Le tennis, Federer, Nadal, Sampras, Agassi et les autres...
Le tennis, Federer, Nadal, Sampras, Agassi et les autres...
dialogues énergiques et originaux entre amoureux du sport, des arts et de la vie.
 

AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion 

Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
 Le tennis, Federer, Nadal, Sampras, Agassi et les autres... :: Cinéma :: Le cinéma de Tonton Orson

Le cinéma de Tonton Orson

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant

Auteur Message
dannylyndon
Administrateur



Age: 38
Inscrit le: 18 Mai 2008
Messages: 722
Localisation: Grenoble

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le12/07/08/17/49/03 Répondre en citant

Ouais j'aime beaucoup Le procès.
Mais il doit aussi beaucoup à l'adagio d'Albinoni.
De plus, je trouve que pour une fois, le jeu d'acteur n'est pas à la hauteur, trop théatrale!!

Mais bon, il est super émouvant et parfois terrorisant je trouve, et je le mets largement dans le top 5 Welles, si toutefois on peut en établir un!

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le13/07/08/13/01/50 Répondre en citant

Mouais, faire un top 5 sur 10 films c 'est pas évident , surtout s'il faut à tout prix un ordre de préférence Mr. Green
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le15/07/08/22/49/06 Répondre en citant

Je me permets de revenir tout de même: "trop theâtral" le jeu d'acteur? tu parles d'un acteur en particulier ou de tous?
Je sais que Welles adore le theâtre, mais pourquoi le jeu de ses acteurs seraît-il plus theâtral dans ce film que dans d'autres, et notamment les adaptations de Shakespeare?
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

dannylyndon
Administrateur



Age: 38
Inscrit le: 18 Mai 2008
Messages: 722
Localisation: Grenoble

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le19/07/08/14/32/23 Répondre en citant

Tu as raison, il n'y a pas forcément de différence flagrante.
Seulement Le procès est un film avec une intrigue contemporaine, des problématiques actuelles, et qui malgré le récit surréaliste souhaite s'inscrire dans une certaine logique réaliste. Dans ce contexte, le jeu de Perkins par exemple, que tout le monde loue m'a paru "déplacé", legèrement ampoulé.

Comme dit plus avant, j'adore ce film, parmi les belles réussites de la Welles team, mais je le trouve complètement inégal. D'ailleurs, quand je l'ai vu, je me suis dit : "tiens, encore un qu'Orson n'a pas pu tenir en laisse du début à la fin". Et là, en lisant ton résumé, je me suis aperçu qu'il controllait tout sur celui-là....bizarre.

Un grand critique dont j'ai oublié le nom disait que Le procès était en partie raté parce que Welles qui reprend Kafka, ça relève de l'hyperbole.
Welles est déjà Kafkaien en quelque sorte dans Macbeth ou La soif du mal. Du coup, le film du livre "Le Procès" est pour moi une reprise semi-réussite.
Au-delà du jeu d'acteur (autant dans une adaptation de Shakespeare, l'emphase est justifié et consubstantielle aux dialogues meme, autant dans ce film elle n'a pas lieu d'etre), je trouve que le cinéaste hesite ici constamment entre burlesque et tragique lourd sans faire de choix. Et il n'y a pas d'alchimie entre les deux sentiments évoqués à l'instant.

Autant tu vas avoir droit à une scène à l'émotion phénomenale (genre tous les vieux gars attendant dehors à torse poil avec des pancartes de nuit, ou la fin dans le trou avec Perkins qui crie), autant on verra ensuite une scène H.S, comme le long plan-séquence vers le début où le héros discute avec une vieille, plan que je trouve nul et où Welles s'auto-parodie (il n'y avait pas lieu d'y avoir plan séquence pour moi) ou encore celle où le heros encore est poursuivi par des gamins, avec Jeanne Moreau je crois, au 3/4 du film que je trouve incompréhensible pour qui n'a pas lu le bouquin.
En fait, y'a des moments du bouquin qui sont super mal retranscris comme la scène du gars qui se fait torturer là où bosse le perso principal, à la limite du grotesque selon moi.

Enfin j'ai l'air de "balancer" à fond, mais je sais que c'est dur d'adapter Kafka (qui essaira et réussira pour "La métamorphose"? Un seul le pouvait, Kubrick, mais il est mort!!!!).
Tout ce bla bla pour dire que Le Procès reste quand meme un grand film!! Skratch Lol

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le27/08/08/14/59/22 Répondre en citant

Petit retour sur Le Procès avant d'attaquer Falstaff.
Je viens de relire le bouquin d'entretiens avec Welles de Peter Bogdanovich ( Moi, Orson Welles aux éditions du Point Virgule, lecture obligatoire pour tous les fans de Tonton Orson) et j'aimerais apporter quelques précisions sur les points "faibles" selon toi de ce film:

dannylyndon a écrit:
Ouais j'aime beaucoup Le procès.
Mais il doit aussi beaucoup à l'adagio d'Albinoni.


Le compositeur étant l'un des producteurs du film Welles ne pouvait en engager un autre, il a donc au maximum utilisé de la musique classique pour éviter d'utiliser celle du producteur 8)

dannylyndon a écrit:
Tu as raison, il n'y a pas forcément de différence flagrante.
Seulement Le procès est un film avec une intrigue contemporaine, des problématiques actuelles, et qui malgré le récit surréaliste souhaite s'inscrire dans une certaine logique réaliste. Dans ce contexte, le jeu de Perkins par exemple, que tout le monde loue m'a paru "déplacé", legèrement ampoulé.


Welles n'a jamais cherché à être réaliste, surtout sur ce film. D'ailleurs dès l'introduction il parle d'une logique de rêve, de cauchemar. Bogdanovich a même émis l'hypothèse que tout le film ne serait qu'un rêve de K, ce que s 'est bien gardé de nier Orson, qui préférait que les gens se fassent leur propre idée sur ses films. Mr. Green
Du reste, on peut parler de choses très actuelles, voire même terre à terre, en utilisant des techniques très élaborées et une ambiance surréaliste; Eraserhead, par exemple, qui baigne dans une ambiance très cachemardesque n'en est pas moins un film sur la difficulté d'un homme à assumer sa paternité. Ce qui, traité par un réalisateur français lambda aurait donné un drame social en huis clos Lol
Pour le jeu de Perkins, ma foi, chacun sa sensibilité, mais je ne vois pas de différence avec son jeu dans Psychose par exemple, et à mon avis il colle parfaitement au personnage: sa façon de bégayer quand il est inquiet, sa révolte timide mais résolue, ses manières de garçon bien élevé et sans histoire propulsé dans un cauchemar... non franchement pour moi il est parfait!


dannylyndon a écrit:
je trouve que le cinéaste hesite ici constamment entre burlesque et tragique lourd sans faire de choix. Et il n'y a pas d'alchimie entre les deux sentiments évoqués à l'instant.


Toujours selon Welles, il y a beaucoup d'humour dans ce film , il le trouvait très drôle lui-même. Evidemment, avec un sujet aussi grave on ne s'attend pas à trouver des moments comiques, mais l'histoire étant elle-même très sombre il fallait apporter un peu de légéreté, à la fois pour respirer un peu ( un spectateur de cinéma, contrairement à un lecteur, est prisonnier du film , il ne peut pas le poser , aller faire un tour , et y revenir ) mais aussi pour renforcer les moments tragiques.
Après évidemment , on peut trouver celà plus ou moins bien fait, mais comme je suis un Welles-maniaque je trouve tout parfait dans ses films Mr. Green


dannylyndon a écrit:
autant on verra ensuite une scène H.S, comme le long plan-séquence vers le début où le héros discute avec une vieille, plan que je trouve nul et où Welles s'auto-parodie


Mouais. C 'est vrai que cette scène est dérangeante, mais je crois justement que c 'est ça son but: déranger, retranscrire l'inconfort de K face à tout ce qui lui arrive, c 'est en fait je crois bien la seule scène où il éprouve une culpabilité légitime ( la vieille dame est en fait la mère ou la tante de sa voisine, cette dernière s'étant faite expulser de la chambre qu'elle occupait, et ce plus ou moins à cause de K), la seule fois où il comprend vraiment ce qu'on lui reproche, le fardeau de la vielle femme figurant ainsi le poids du système qui se fait de plus en plus lourd sur ses propres épaules. La scène dérange car on ne voit pas vraiment à première vue à quoi elle sert, mais justement son inutilité apparente est une indication qu'il y a là quelquechose à creuser. Le fait qu'il s'agisse d'un plan-séquence en fait un écho à la première scène.


dannylyndon a écrit:
Enfin j'ai l'air de "balancer" à fond, mais je sais que c'est dur d'adapter Kafka (qui essaira et réussira pour "La métamorphose"? Un seul le pouvait, Kubrick, mais il est mort!!!!).


Je parlais plus haut de Eraserhead, et justement je pense que Lynch pourraît signer une adaptation véritablement cauchemardesque de Kafka ( d'autant que, comme Welles, il met beaucoup plus d'humour qu'on ne le croit dans ses films)
... ou alors David Cronenberg, après tout il est très familier des insectes Mr. Green


dannylyndon a écrit:
Tout ce bla bla pour dire que Le Procès reste quand meme un grand film!! Skratch Lol


Ben ouais, quand même Mr. Green
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le30/08/08/14/44/13 Répondre en citant

Le Cinéma de TonTon Orson Part 10 : Falstaff ( Chimes at Midnight) 1966

Le fils du roi HenryIV d'Angleterre, le jeune prince Harry, mène une vie de débauche en compagnie de vauriens dont le déjà vieux et obèse Jack Falstaff ( Orson Welles), l'homme de tous les excès. Tandis que le roi se désole de la conduite de son fils, une nouvelle guerre civile se prépare. Elle sera l'occasion pour Harry de se refaire une conduite.



Adaptation cinématographique de la pièce Five Kings, que Welles avait essayé de monter dans les années 30 puis en 1960, basée sur le cycle de pièces historiques de Shakespeare ( Richard II, Henry IV , Henry V, Richard III et Les Joyeuses Commères De Windsor). Tourné en Espagne pour un million de dollars ( soit moins que Le Procès) avec une distribution internationale où l'on retrouve Jeanne Moreau, le grand acteur shakespearien John Gielgud, Marina Vlady, Fernando Rey, le très "branaghien" Norman Rodway et la toute jeune Beatrice Welles ( fille du réalisateur et de sa dernière épouse Paola Mori) Falstaff est en quelque sorte le testament cinématographique de Welles, il dira d'ailleurs qu'il aurait préféré qu'on se souvienne de lui pour ce film plutôt que pour Citizen Kane.



Grand admirateur de Shakespeare ( il connaissait pratiquement par coeur l'intégrale des pièces dès l'adolescence) ce projet lui tenait particulièrement à coeur, et il lui a dévoué toute son énergie, concevant lui-même tous les costumes et le seul décor construit pour le film; l'auberge où Falstaff et ses compagnons passent le plus clair de leur temps a été construite dans un garage, moins cher à louer qu'un studio. Tout le reste, le château, les murailles, la rue du village... a été déniché dans la campagne espagnole, le chateau était par exemple à l'origine une église abandonnée.



Un budget aussi serré impose de nombreuses contraintes. Tous les plans nécessitant que John Gielgud soit vu de face furent tournés en 10 jours, les engagements de la star ne lui permettant pas de rester plus longtemps sur le tournage, obligeant Welles à avoir recours une nouvelle fois aux techniques de camouflage utilisées sur Othello: doublures de dos ou encapuchonnées, Welles lui-même doublant certains acteurs qui ne pouvaient assurer la post-synchronisation ( il a ainsi doublé 5 personnages sur ce film , et 11 Exclamation sur Le Procès, dont Perkins lui-même). Dans certaines scènes aucun des acteurs présent à l'écran n 'est celui qu'il est censé être.



Falstaff conforte Welles dans sa conception du film en tant qu'oeuvre essentiellement de montage. La post-production est donc très longue.
La longue scène de bataille qui départage les deux parties du film necessita ainsi, outre les 10 jours de tournage, six semaines de montage à elle seule. Le jeune réalisateur de seconde équipe apprit énormément sur ce film ce qui lui permit d'entamer une longue et prolifique carrière sous le nom de Jess Franco.




La prouesse de Welles , au delà de la technique cinematographique "habituelle" réside ici dans le scénario. Adapter une pièce du barde de Stratford n'est jamais chose aisée, mais aller chercher dans plusieurs pièces une histoire parallèle relève de l'exploit. Connaissant son Shakespeare sur le bout des doigts il est parvenu à utiliser des intrigues secondaires pour les réunir en un seul récit cohérent, un film sur la vieillesse, mettant en parallèle le père du futur Henry V et son père de substitution. Tandis que l'un s'inquiète de l'avenir et de la légitimité de sa lignée et se sent abandonné par son fils , l'autre tient pour acquis l'amour du jeune prince sans se douter qu'une fois roi celui-ci aura d'autres obligations. La scène du couronnement du jeune Henry V est bouleversante.



Si Falstaff, la pièce puis le film, est autant une création de Welles que de Shakespeare, John Falstaff, le personnage, a été taillé sur mesure pour l'acteur. Welles était né pour incarner cet homme-monde tour à tour drôle et tragique, truculent autant que comiquement lâche, à la mythomanie généreuse, à l'amitié indefectible et à l'amour inconditionnel.
Un personnage "larger than life" à la mesure du personnage Welles.


_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/


Dernière édition par Arkadin le 31/01/09/18/19/42; édité 1 fois

Revenir en haut de page

Fred
Meyer Lansky de la Terre Battue



Age: 51
Inscrit le: 19 Mai 2008
Messages: 2103
Localisation: Breizh

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le20/09/08/07/02/40 Répondre en citant

Sais-tu qu'en ce moment cine classic repasse Don quijote de jesus franco et du maitre ? Dernière diffusion le 25 septembre à 15h05...
Pour moi son dernier film est F for fake, ce qu'il a fait après ne ressemble plus à grand chose. D'ailleurs don quijote a été monté par franco et est sorti en 1992, soit 7 ans après la mort du maitre... (c'est d'ailleurs à se demander si il n'a pas été censuré ne serait-ce qu'une seule fois, finalement ?)
http://french.imdb.com/title/tt0104121/
_________________
"Il vaut mieux savoir tout chercher que chercher à tout savoir" (P. Mendelson)

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le20/09/08/07/51/41 Répondre en citant

Je n'ai pas Ciné Classique ( et je le regrette chaque jour un peu plus Sad )
J'ai le Don Quichotte en question , mais je ne l'ai pas encore vu (encore un de ces films qui dorment au fond de ma caverne à VHS ) , je compte bien sûr vous en faire une petite chronique quand j'aurais un peu plus de temps ( les premiers mois après la rentrée c 'est toujours un peu le bazard).
En fait Franco a dû se débrouiller avec ce que Welles avait tourné. Orson considerait toujours son film comme inachevé, et la mort d'Akim Tamiroff l'a empêché de le conclure comme il l'aurait voulu ( il voulait notamment y insérer un plan d'explosion nucléaire Shocked ).
Don Quichotte semble décidément être un projet maudit , puisque Terry Gilliam a lui aussi dû renoncer à monter son propre film sur le sujet, d'autant plus dommage qu'il avait embauché Jean Rochefort pour le rôle titre Confused
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le03/01/09/12/55/26 Répondre en citant

Fait chier!
En fouillant dans ma caverne à VHS pour retrouver mes Orson Welles je me suis rendu compte que la cassette où était enregistré Une Histoire Immortelle a disparu. J'ai dû la perdre dans le déménagement de l'année dernière Evil or Very Mad
Une année qui commence bien ...
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

decoturf
Franck Costello du Gazon



Age: 50
Inscrit le: 19 Mai 2008
Messages: 4857
Localisation: Loin

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le03/01/09/15/46/55 Répondre en citant

Comme quoi rien n'est eternel... et surtout pas les VHS :0
_________________

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le03/01/09/16/11/17 Répondre en citant

C 'est surtout que je suis très con Evil or Very Mad
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le10/01/09/08/58/25 Répondre en citant

Je pensais poster ça plus tard, mais bon...

It's All True - Wilson/ Meisel/ Krohn d'après un film inachevé d' Orson Welles- 1993



En 1942,peu après l'entrée en guerre des USA, et alors qu'il termine le tournage de La Splendeur Des Ambersons et de Voyage Au Pays De La Peur ( que la postérité attribuera à Norman Foster), Orson Welles est contacté par un certain Rockefeller, gros actionnaire de la RKO, afin de réaliser plusieurs films à visée propagandiste en Amerique du Sud pour renforcer l'unité panaméricaine. En bon patriote il accepte. Il doit au départ réaliser trois films: un au Mexique et deux au Brésil ( dont les sympathies du dictateurs de l'époque, Vargas, penchaient plutôt du côté de l'Allemagne nazie). Avant de partir , on lui promet qu'on lui enverra les rushes de ses films et une table de montage afin qu'il puisse les achever tout en tournant.
Le tournage au Mexique avance bien , et il laisse à son ami Norman Foster le soin de terminer cette histoire d'amitié entre un jeune paysan et un taureau. Welles embarque donc pour le Brésil où il compte filmer le carnaval ( " autant capturer un ouragan " ). Ne sachant trop par quel bout prendre cette manifestation culturelle si étrangère à ce qu'il a connu jusqu'ici il se laisse peu à peu gagner par le rythme de la samba , et décide que le carnaval ne sera que le point de départ de son film , le sujet en devenant la samba et ses origines vaudoues. Dans le même temps il tombe sur un fait divers relaté dans le Times concernant l'odyssée de quatre pêcheurs du Nordeste , qui ont accompli un voyage de plus 2 500 km à bord de leur jangada ( bateau de pêche franchement pas équipé pour un voyage pareil) pour porter leurs doléances au président, et décide de tourner une reconstitution de cette aventure avec les vrais héros.
Pendant ce temps, un changement de direction a lieu à la tête de la RKO et le nouveau président demande à voir comment est utilisé le million de dollars confié à Welles. On lui fait voir les rushes du carnaval ( sans le son), et ne comprenant pas pourquoi Welles a tenu à filmer ces noirs qui s'agitent il décide de lui couper les vivres et d'annuler le tournage. Welles, de son côté , est en pleine tragédie, puisque l'un des marins meurt lors du tournage. Il décide malgré tout de finir le film en hommage au disparu. Il se débrouille avec les 10 000 dollars et le peu de pellicule noir et blanc qu'il lui restait, espérant pouvoir monter et post-synchroniser son film une fois rentré. Malheureusement à son retour il apprend qu'il est remercié pour cause de gaspillage des finances du studio ( il va sans dire qu'on ne lui a jamais envoyé de table de montage pour finir ses deux films précédents) . Il tentera pendant plusieurs années de racheter le film, en vain. On a longtemps cru que l'intégralité des rushes avaient été détruits, jusqu'au début des années 80, peu avant la mort de Welles,où on retrouva quelques bobines dans un entrepôt de la Paramount. Il ne reste plus grand chose des images du carnaval et de l'histoire du petit garçon et de son taureau, par contre le segment sur les pêcheurs est à peu près complet, ne manque que le son. Le tout a donc été restauré, des bruitages et de la musique ajoutés, une présentation d'époque de Welles en personne intégrée, et des interviews des survivants du tournage complètent ce témoignage d'un film miraculé.
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/


Dernière édition par Arkadin le 31/01/09/18/07/34; édité 1 fois

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le11/01/09/15/02/55 Répondre en citant

Bientôt fini pour Welles, je vous fais Une Histoire Immortelle dès que je peux le revoir ( mon père doit bien avoir ça) et Don Quichotte sous peu, ensuite je m'attaque à Spielberg Rambo

Vérités et Mensonges (F For Fake- 1975 )



Toujours occupé à la finalisation de son Don Quichotte, boudé par les producteurs, Orson Welles s’occupe comme il peut. Il fait de la télévision, tourne comme acteur pour d’autres réalisateurs, et filme de temps en temps, accumulant des projets qui restent pour la plupart inachevés par manque d’argent.
L’un d’eux finit cependant par voir le jour en 1975 : F For Fake ( Vérités et Mensonges en vf), une sorte d’essai filmique sur le thème de la vérité, de l’art, et des faussaires.
Le film commence à Ibiza par une évocation de la vie du plus célèbre peintre faussaire du XXè siècle, Elmyr de Hory, dont même le nom est sujet à caution. Peintre prodige, mais dont les œuvres ne se vendent pas, celui-ci, d’abord pour subsister, se met à faire des faux qui abusent tous les experts. La supercherie sera dévoilée par un écrivain qui avait lui-même du mal à vendre ses romans, Clifford Irving, lui-même impliqué dans une escroquerie mettant en cause Howard Hughes.
Au début du film, Welles, en présentant le sujet de son œuvre (les Faussaires, le travestissement de la réalité), nous assure que bien qu’il se considère lui-même comme un charlatan, il ne nous dira que la vérité pendant l’heure qui va suivre, mais le film durant près d’une heure et demi, il finit bien entendu par nous raconter des bobards.
Car Welles aimait avant tout raconter des histoires, captiver son auditoire, comme en atteste la séquence de la fête dans le Château en Espagne de Gregory Arkadin. On en retrouve ici des échos, puisque Welles se met en scène au restaurant, conteur jovial abreuvant un auditoire pendu à ses lèvres, ou encore dans des séquences de pique-nique, mettant en évidence l’hypocrisie au cœur de l’acte documentaire: dès que la caméra tourne, il y a mise en scène, et dès qu’il y a montage il y a manipulation. On retrouve d’ailleurs très vite Welles dans sa salle de montage, alors qu’il est apparemment en train d’assembler son documentaire, une façon de nous rappeler que c’est lui et personne d’autre qui mène le bal. Des petits interludes où on le voit faire ses tours de magie, ou des digressions sur les débuts de sa carrière ont le double rôle d’enrichir le récit et d’embrouiller le spectateur. Le documentaire, en effet, semble parfois se perdre dans des digressions bizarres, mais toujours fascinantes, passant du récit de la propre expérience de peintre de Welles à la vie d’ermite de Howard Hughes en passant par le séjour de Picasso dans une petite ville balnéaire du sud de la France.
Le tout donne une impression équivalente au « Stream of counsciousness » cher à certains écrivains, l’illusion que l’artiste passe d’une chose à l’autre comme s’il exprimait tout ce qui lui passe par la tête au moment même où celles-ci s'imposent à son esprit. Cela fait aussi de ce film une sorte de réflexion sur le processus créatif: en tournant un film d’autres idées apparaissent qui donnent naissance à un autre film qui s’imbrique dans le premier et ainsi de suite. Mais rien n’est ici laissé au hasard, et c’est bien à une manipulation que se livre Welles, ainsi qu’à une critique des soit-disants experts qui décident péremptoirement de ce qui est vrai ou pas, de ce qui est de l’art ou non.
Pour autant, F For Fake n’a rien d’un pensum lourd et indigeste, la truculence de Welles en fait une expérience des plus plaisantes et des plus fascinantes. Une supercherie d’une telle honnêteté qu’elle ne peut que rendre heureux celui qui en est la victime consentante.
Puisque la réalité elle-même est sujette à caution, qu’au moins le mensonge soit beau.
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le16/03/09/16/17/48 Répondre en citant

J'ai récupéré Une Histoire Immortelle, je vais pouvoir conclure ma liste de chroniques Cheers
Ensuite il ne restera plus que le Don Quichote monté par Jess Franco, et faudrait aussi que je trouve Voyage Au Pays De La Peur, officiellement de Norman Foster, mais il semblerait que Welles en ait signé une bonne partie.
En fait je suis pas près d'en avoir fini avec tonton Orson Rolling Eyes
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page

Arkadin
Franck Costello du Gazon



Age: 53
Inscrit le: 05 Juin 2008
Messages: 5192
Localisation: Lille

MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le12/12/11/20/07/30 Répondre en citant

Une petit article sympa sur le site de TCM à propos des collaborations extérieures d'Orson Welles:

http://tcmcinema.fr/2011/12/08/les-droles-de-roles-d%E2%80%99orson-welles/
_________________
"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Revenir en haut de page


Chez nos partenaires : Voyage

Le cinéma de Tonton Orson

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut de page

Page 5 sur 5 Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Le tennis, Federer, Nadal, Sampras, Agassi et les autres... :: Cinéma :: Le cinéma de Tonton Orson-
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
Sauter vers:  

Créer un forum |  Publicité gratuite de vos Forumparfait |  © phpBB |  Astuces et Reductions |  Annuaire pro |  Forum voyageurs |  Entraide & support