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 Le tennis, Federer, Nadal, Sampras, Agassi et les autres... :: Cinéma :: Le cinéma de Tonton Orson

Le cinéma de Tonton Orson

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Arkadin
Franck Costello du Gazon



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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/18/53/11 Répondre en citant

Oui moi non plus je ne suis pas fana du cinoche misérabiliste quelle que soit sa nationalité, le cinéma est avant tout un divertissement tout de même, enfin il en faut pour tous les goûts ( pour tout l'égout? Mr. Green ).
Je ne connais pas trop le cinéma japonais classique , à part quelques Kurosawa, je dois avoir un Mizoguchi qui traîne dans mes vhs mais je ne l'ai pas encore regardé Embarassed
De Fukasaku j'ai bien entendu vu Battle Royale, sinon je connais surtout les trucs plus récents, les Kitano, Hideo Nakata, Ryuhei Kutamura, Shinya Tsukamoto, bref tous les cinglés Wink
Le cinéma de Hong Kong , pour ce que j'en ai vu , j'adore. Tsui Hark, John Woo, Ronny Yu, Ringo Lam et Ching Siu Tung sont à peu près les seuls que je connais, et encore je suis loin d'avoir vu tous leurs films. Je suis tombé récemment sur Legend Of Zu ( la suite de Zu) sur une chaîne de la TNT, un film que l'on disait complétement raté, et bien des ratages comme ça j'en materais bien tous les jours , et je me suis payé récemment The Lovers, sans doute l'un des plus beaux films de la création Very Happy .
Dans le cinéma chinois ( continental) une autre tendance se dégage ces dernières années , tout aussi énervante que les drames sociaux: la fresque historique sans âme , servant d'écrin à la propagande du parti. Héros était déjà pas mal gratiné dans le genre, mais était sauvé in extremis par sa distribution et de jolies idées de mise en scène ( les combats "rêvés " par exemple), par contre j'ai beaucoup moins apprécié Les Poignards Volants " et je n'ai même pas envie de voir " La Cité Interdite" Confused
Je découvre aussi petit à petit les films de sabre des années 70, Chang Cheh et compagnie ...
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Arkadin
Franck Costello du Gazon



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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/19/43/32 Répondre en citant

Le Cinéma de Tonton Orson Part 6: Othello ( The Tragedy Of Othello, The Moor Of Venice ) 1952

Othello, un « noble Maure » tout juste marié à Desdémone, s’apprête à affronter les Turcs, à la tête de la flotte vénitienne. Par chance, les navires turcs ont été détruits par une tempête, et Othello est nommé gouverneur de Chypre. Iago, qui convoitait la place de second d’Othello, échue à Cassio, tient le Maure de Venise pour responsable et décide de se venger de lui.



Sur le tournage de Cagliostro Welles rencontre à Rome un producteur Italien admirateur de son oeuvre qui lui propose de produire son prochain film. Welles décide de se lancer dans l'adaptation d'Othello, autre grande tragédie de William Shakespeare.



Pour une fois les choses semblent bien engagées, mais Welles est obligé d'interrompre le tournage à peine celui-ci commencé faute de fonds.
Commence alors pour le réalisateur une épreuve de plusieurs années , au cours desquelles il se démènera aux quatre coins du monde pour trouver de nouveaux producteurs et acceptera de tourner à peu près tout et n'importe quoi afin de réunir l'argent qui lui permettra de terminer son film... et accessoirement de chaparder des costumes qu'il recyclera dans sa production Mr. Green .




Ne pouvant bien entendu pas faire patienter ses acteurs pendants les longs mois que peuvent durer les interruptions de tournage, il est obligé de se débrouiller avec ceux qui sont libres au moment où il a de l'argent, recourrant à des doublures filmées de dos, encapuchonnées ou dissimulées dans l'ombre pour figurer les acteurs absents, qui à leur tour reprendont leur rôle face caméra lorsque les circonstances les y raméneront. Ainsi il se passe parfois des mois voire des années entre le tournage de deux répliques.




Certains acteurs verront même leurs voix doublées par d'autres afin que leurs personnages puissent déclamer l'intégralité de leurs dialogues. Très peu de plans ayant été tournés en studio, et devant l'impossibilité de reserver un plateau , Welles décide d'utiliser au maximum des décors naturels, ce qui le contraint à déménager régulièrement son équipe, de Venise au Maroc, en passant par Malte.



Les aléas de la production seront même à l'origine d'idées de mise scène de dernière minute qui s'avèreront géniales, comme lors du tournage de l'assassinat de Roderigo où , la livraison des costumes ayant pris du retard, Welles décida de transférer la scène aux bains turcs!



Ce tournage cahotique a bien évidemment laissé des traces, le montage est très "cut" pour un film de cette époque ( d'autant que Welles adorait les plans séquences), alternant les plans où tous les acteurs concernés étaient présents avec d'autres où certains étaient absents , afin de donner l'illusion que tous les personnages interviennent bien, le tout lié par les voix ajoutées en post synchro.



Othello est l'exemple type ( et extrème) du cinéma de Welles hors Hollywood: produit pratiquement sans aucun autre moyen que les cachets d'acteurs de son réalisateur, fait de bric et de broc, filmé quand il y avait de l'argent, avec les acteurs présents, le tout prenant alors véritablement forme sur la table de montage et de mixage, il reste cependant considéré par beaucoup comme un chef d'oeuvre du cinéma.



Le film fut présenté au festival de Cannes en 1952 sous le drapeau marocain. Il auraît pu représenter la France ( la production multicéphale du film incluait des fonds français, espagnols, marocains et américains) , mais le film étant en langue anglaise ( normal, bande de nazes, c 'est du Shakespeare!!!) le comité français de sélection a décidé qu'il ne saurait en être ainsi. Et voilà comment le Maroc ( qui n'avait pas ce genre de scrupules) a eu droit à son premier grand prix à Cannes ( pas la palme d'or , mais quand même!)
Mr. Green


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dannylyndon
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/20/33/02 Répondre en citant

Arkadin a écrit:

Le cinéma de Hong Kong , pour ce que j'en ai vu , j'adore. Tsui Hark, John Woo, Ronny Yu, Ringo Lam et Ching Siu Tung sont à peu près les seuls que je connais, et encore je suis loin d'avoir vu tous leurs films. Je suis tombé récemment sur Legend Of Zu ( la suite de Zu) sur une chaîne de la TNT, un film que l'on disait complétement raté, et bien des ratages comme ça j'en materais bien tous les jours , et je me suis payé récemment The Lovers, sans doute l'un des plus beaux films de la création Very Happy .


Dans mes bras!!!!! ca fait deux ans que je cherche quelqu'un qui a vu le film pour l'apprecier. Sur l'ancien ancien forum (il y a deux ans) j'en avais déjà parlé! Je l'avoue sans honte, the lovers m'a fait pleurer! Parce qu'en fait, y'a une escroquerie basé sur l'attente spectatoriale : ça commence comme une comédie et ça fini en romance d'amour passionnel! Il m'a séché! Love in a time of twighligt, du meme Tsui Hark est pas mal aussi, bien qu'orienté burlesque.

Ben tous les Hong Kongais que t'as cité, c'est les meilleurs. Je comprends pas qu'on se moque de John Woo, ses films des ninety's sont ebourifants!

Pour Fukasaku, y'a la quadrilogie yakusa dans les années 70 que je trouve enormissime, très novatrice dans le style, pre-scorsesien. De mémoire, les titres de film : Okita le pourfendeur, Guerre des gangs à okinawa et le culte de chez culte Cimetierre de la morale!! Dans le meme style y'a Seijun Suzuki qui est très fort!!

Arka je crois que je commence à tomber amoureux de toi, en toute platonicité bien sur!!!


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dannylyndon
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/20/34/58 Répondre en citant

Bon à l'avenir, j'essaierai de parler Welles dans ce thread et cinéma dans l'autre!! Dur dur de pas se louper!

Othello bien sur, j'adore, vu il y a trois ans seulement, seul chez moi alors que je venais de me faire plaquer (encore.... Crying or Very sad ). je mentirais si je disais que ça m'a fait complètement oublié la fille de l'époque mais je m'étais pris une belle claque. Peut-etre l'une des meilleurs prestations de Welles acteur dans l'un de ses films, avec Kane et Touch of Evil bien sur...

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dannylyndon
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/20/40/35 Répondre en citant

Ah Tsukamoto enorme aussi, faudra en parler sur l'autre thread. Tetsuo Tetsuo Tetsuo!!!!!!! Et Bullet Ballet est génial aussi!

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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/21/23/33 Répondre en citant

Si ça continue il va falloir créer une section spéciale pour le cinéma , avec des threads par genre ou par auteur Mr. Green

J'ai vraiment du mal à trouver Welles meilleur dans un film ou dans un autre, pour moi il est génial dès qu'il apparaît à l'écran, c 'est plus facile à la limite de dire quel film je préfère dans son ensemble...
Je me trompe peut être , mais Othello est sans doute le dernier film où un acteur blanc s'est grimé en noir ( alors qu'on a vu des occidentaux jouer des amérindiens ou des asiatiques jusque dans les années 70), j'imagine le tollé que ça serait de nos jours Skratch
Bon, en même temps c 'est dans la tradition de la pièce ( à l'époque où elle a été écrite je ne pense pas qu'il existait un seul acteur de theâtre noir en occident), et surtout du theâtre elizabethain qui reposait beaucoup sur le travestissement ( tous les rôles sans exception étant joués par des hommes, comme on a pu le voir dans Shakespeare in Love).
D'ailleurs dans la dernière adaptation à l'écran c 'est un acteur noir ( Larry Fishburne) qui a joué le rôle.
Cool-blue
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dannylyndon
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le01/07/08/23/08/47 Répondre en citant

ouais ben s'il fallait faire un Othello aujourd'hui, en vieillissant un peu le personnage, un seul acteur me vient à l'esprit, et quel acteur : Forest Withaker.
Son jeu fait de fragilité, de violence interieur, son caractère ecorché vif et la profondeur extrème de son regard sont faits, à mon avis, pour représenter un drame aux dimensions shakespearienne.

Whitaker est, attention l'association peut paraitre etrange, un acteur de type Viscontinien. Je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un mieux jouer la décadence, à part les monstres Helmut Berger et Klaus Kinski aujourd'hui décédé (l'un artistiquement, l'autre réellement!!!!!)

Whiatker, pour Othello! Whitaker pour Othello!!!

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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/00/54/59 Répondre en citant

Tu le voyais déjà pour Macbeth Mr. Green
Ca serait pas ton acteur préféré des fois? Geek
Sinon c 'est vrai que côté acteurs noirs connus capables de jouer le rôle je ne vois pas mieux ( et je n'ai pas vu la version avec Fishburne) Skratch

... faudrait qu'il perde un peu de bide quand même Lol
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decoturf
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/08/59/32 Répondre en citant

Citation:
Les aléas de la production seront même à l'origine d'idées de mise scène de dernière minute qui s'avèreront géniales, comme lors du tournage de l'assassinat de Roderigo où , la livraison des costumes ayant pris du retard, Welles décida de transférer la scène aux bains turcs!


C'est énorme !!! Lol
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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/09/32/59 Répondre en citant

Tu étais pas au courant? c 'est une des anecdotes les plus connues sur Welles pourtant Mr.red
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dannylyndon
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/10/30/37 Répondre en citant

C'est connu Décoturf révise tes classiques ou demande à ton frangin une remise à niveau!!! Lol Lol

C'est vrai Arka j'avais déjà pensé à lui pour Macbeth, mais finalement, autant lui filer le seul personnage principal noir de Shakespeare.
Pour Macbeth je verrais bien quelqu'un d'imposant aussi, comme James Gandolfini (acteur encore mal connu). Ou s'il faut un jeune, Joaquim Pheonix, je l'ai vu encore recemment dans La nuit nous appartient et il est admirable! Il a un jeu très seventies, ecorché vif, colérique et sensible tout à la fois.

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decoturf
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/11/50/59 Répondre en citant

Arkadin a écrit:
Tu étais pas au courant? c 'est une des anecdotes les plus connues sur Welles pourtant Mr.red


Si, bien sûr. Je m'en suis souvenu d'ailleurs en lisant ton papier sur Othello. Mais en fait, j'ai surtout dit ça parce que j'imagine bien Orson dans la mouise, pas de costard, des acteurs qui trépignent d'impatience, le comptable qui le file au train en attendant sa faillite.
Puis soudain, l'idée de génie... TOUS A POIL !!!!. Lol Lol

Ca m'éclate. Mr. Green
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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/13/15/08 Répondre en citant

Toi tu devrais faire des "making of" imaginaires, ça serait bien barré je crois Mr. Green
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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le02/07/08/13/32/28 Répondre en citant

dannylyndon a écrit:
Pour Macbeth je verrais bien quelqu'un d'imposant aussi, comme James Gandolfini (acteur encore mal connu). Ou s'il faut un jeune, Joaquim Pheonix, je l'ai vu encore recemment dans La nuit nous appartient et il est admirable! Il a un jeu très seventies, ecorché vif, colérique et sensible tout à la fois.


Tiens on n'a qu'à lancer un concours de casting pour Othello et Macbeth , il ne faut pas oublier non plus les personnages féminins , Lady Macbeth dans le genre arriviste manipulatrice est assez gratinée , Desdemone par contre c 'est plus gentil , un peu l'innocence personnifiée.
Pour Macbeth , son côté torturé irait pas mal à Christopher Walken, même s'il commence à attraper de l'âge... ou alors Clive Owen.
En Othello je verrais bien un acteur africain , genre Adewale Akinnuoye-Agbaje, le Mister Eko de Lost; son côté mystique , cette violence contenue qui ne demande qu'à exploser conviendrait fort bien au personnage.
... et pour rester dans le casting de Lost , Michael Emerson , ce salopard de Ben, est le Iago Idéal.
Pour les filles :
Desdemone , faut quelqu'un de super mignon et super gentil, une poupée genre Jessica Alba pourraît faire l'affaire.
Lady Macbeth , là par contre c 'est vraiment un rôle qui représente un défi, j'aimerais bien voir ce qu'une Connie Nielsen, une Linda Fiorentino voire une Andie Mc Dowell ( on peut toujours rêver!) pourraient en faire Smutfin
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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le07/07/08/00/40/14 Répondre en citant

Le Cinéma de Tonton Orson Part 7: Mr Arkadin ( Confidential Report -1955)



Guy Van Stratten , un escroc de petite envergure, et sa petite amie Mily recueillent les dernières paroles d'un homme poignardé à mort, qui leur demande de le venger en faisant chanter Gregory Arkadin , un mystérieux milliardaire russe. Tandis que Mily se fait inviter sur son Yacht, Van Stratten entreprend de séduire la fille d'Arkadin, mais est bientôt repéré par l' "Ogre" qui lui propose un travail: enquêter sur sa vie. Arkadin prétend en effet ne rien se souvenir avant un jour de 1927 où il s 'est retrouvé en possession d'une valise pleine de billets avec lesquels il a bâti sa fortune. L'enquête de Van Stratten le conduit autour du monde, de Paris à Mexico en passant par la Pologne et le Maroc, mais il se rend bientôt compte que ses interlocuteurs successifs disparaissent les uns après les autres...



Désormais installé en Espagne , où il a fait la connaissance de Paola Mori , qui sera sa dernière épouse, Welles décide d'adapter pour le cinéma quelques histoires inspirées par Harry Lime, le personnage qu'il joue dans Le Troisième Homme, et qu'il avait mises en scène à la radio. A cet effet il développe un personnage secondaire, Arkadian , qui deviendra Arkadin, et qu'il interpétera. Il en fait un milliardaire russe , père d'une jeune et jolie fille appelée Raina ( Paola Mori) qu'il surprotège et fait surveiller nuit et jour par ses " secrétaires", menant grand train, donnant des fêtes fastueuses à bord de son yacht ou dans son château en Espagne.



Il trouve un producteur et s'entoure d'acteurs solides , même s'ils ne sont pas tous connus à cette époque ( Akim Tamiroff, Mischa Auer, Peter Van Eyck, Suzanne Flon et même Gert Fröbe, futur Goldfinger!). Le tournage, qui mène la troupe d'Espagne en Allemagne en passant par la France se déroule sans incident notable ... c 'est ensuite que les ennuis commencent!



Louis Dolivet, le producteur, trouve que Welles met trop longtemps à monter son film , et décide d'user de son privilège de financier pour l'expulser de la salle de montage. Dès lors, la structure toute en flashbacks voulue par Welles passe par la fenêtre, le film devenant très linéaire à une exception près.



Welles dira que Arkadin aura été de tous ses films celui qui lui aura le plus échappé, celui qui aura le plus souffert de l'ingérence de la production, plus encore que Les Ambersons! De fait il en existe de multiples montages ( au moins cinq recensés avec certitude), sans qu'aucun n'ait eu l'aval de son réalisateur.



La fureur de Welles a sans doute été amplifiée par le fait qu'il s'était particulièrement impliqué dans ce projet; tout d'abord c'était seulement la deuxième fois qu'il signait un scénario original ( la première fois ayant été pour Citizen Kane ) , ensuite Arkadin semble être un véritable film somme de son oeuvre : le sujet rappelle bien sûr Kane, les scènes de fête traditionnelles évoquent sa façon de filmer le carnaval de Rio pour It's All True, l'atmosphère européenne d'après guerre évoque bien sûr Le 3è Homme mais aussi Le Criminel ( surtout lorsqu'on découvre les agissements passés d'Arkadin ) les relations quasi-incestueuses entre Arkadin et sa fille ainsi que le yacht rappellent La Dame De Shanghai. ( où jouait la précédente Madame Welles!)



En l'état Mr Arkadin reste tout de même un film de Welles immédiatement identifiable à ses éclairages et ses cadrages , l'histoire est très prenante, les acteurs, comme toujours excellents, donnent vie à des personnages plus pittoresques les uns que les autres ( mention spéciale à Akim Tamiroff, acteur Géorgien que Welles engagera de nouveau pour La Soif Du Mal , Le Procès et son Don Quichotte inachevé), mais il souffre du montage sauvage effectué sur ordre de Dolivet, ainsi les faux raccords abondent, le son n 'est pas toujours bien calé et des prises où le maquillage de Welles est très visible voire défectueux ( son fameux nez!) ont été utilisées , et l'on se met à rêver de ce qu'auraît donnée la version de Welles.





Mr Arkadin est l'archétype du film maudit, arraché à son créateur, monté à la serpe et jeté en pâture aux exploitants, un joyau mal taillé mais d'une beauté envoutante, fascinant autant par son aspect gauche et rugueux que par l'aura de ce qu'il auraît pu être.


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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le08/07/08/00/23/41 Répondre en citant

Le Cinéma De Tonton Orson Part 8 : La Soif Du Mal ( A Touch Of Evil - 1958 )

Mike Vargas ( Charlton Heston), haut responsable mexicain de la lutte anti-drogues, et sa jeune épouse Susan ( Janet Leigh) sont en pleine lune de miel et traversent à pied la frontière américano-méxicaine lorsqu'une voiture explose pratiquement sous leurs yeux. Le suspect numéro un est un méxicain , ce qui permet à Vargas de se mêler à l'enquête et de se confronter à Hank Quinlan ( Welles, massif) , le sheriff du côté américain, une légende vivante, mais qui a tendance à donner un coup de pouce au destin pour faire progresser ses enquêtes...



Il suffit parfois d'un rien pour que naissent des chef-d'oeuvres , une erreur de communication entre une star et des producteurs par exemple. Lorsque les studios Universal proposent à Charlton Heston, la Star des Dix Commandements, et bientôt de Ben Hur, de jouer dans un film avec Orson Welles, il comprend que Welles sera le réalisateur , et non simple acteur, et signe avec enthousiasme.




Les producteurs, n'osant pas le contrarier, proposent donc à Welles de réaliser le film, sans réévaluer son cachet d'acteur pour autant. Mais Welles est tellement heureux d'avoir l'occasion de diriger de nouveau un film à Hollywood qu'il ne fait pas le difficile. De son propre aveu ce tournage aura même été son expérience hollywoodienne la plus agréable. Le fait que Heston et Janet Leigh comptent parmi ses fans aide sans doute.



Welles révise le scénario, transforme le personnage de Charlton Heston en mexicain et déplace l'action dans une ville frontalière. Pour avoir la paix il tourne essentiellement de nuit et invite des amis à tenir des petits rôles :Zsa Zsa Gabor, Marlène Dietrich en tenancière de maison close, Akim Tamiroff, déjà apperçu dans Mr Arkadin , incarne un ganster mexicain, Mercedes Mc Cambridge ( Johnny Guitar) une petite frappe inquiètante, et un rôle de veilleur de nuit névrosé est même créé spécialement pour Dennis Weaver, qui deviendra mondialement célèbre 13 ans plus tard en se faisant courser par un camion dans un téléfilm réalisé par un illustre inconnu. Welles lui-même , qui a déjà beaucoup grossi depuis qu'il a passé la quarantaine, se fait appliquer force prothèses et rembourrages pour paraître encore plus imposant.




Malheureusement , comme souvent dans la carrière de Welles , c 'est en post-production que les affaires se corsent.
Le tournage terminé, Welles laisse des instructions au monteur et repart au Mexique continuer le tournage de son Don Quichotte, projet maudit entre tous qu'il tentera de mener à bien jusqu'à sa mort en 1985. Hors, les producteurs n'apprécient pas les rushes, et demandent à Harry Keller de tourner de nouvelles scènes, et en suppriment d'autres tournées par Welles.




Welles parvient à voir le film avant qu'il ne sorte et rédige un mémo de 58 pages sur la façon dont il avait envisagé le film. Les producteurs n'en tiennent pas compte et le film sort donc mutilé ( qui a dit " comme d'habitude "? )



Mais il arrive aussi que des miracles se produisent, et pour une fois celà arrive à un film de Welles: dans les années 90, Charlton Heston retrouve dans ses archives le fameux mémo, ce qui permet au film d'être remonté plus ou moins selon les souhaîts de son auteur.



La Soif Du Mal est considéré comme beaucoup comme le meilleur film de Welles après Citizen Kane, et l'un des meilleurs "films noirs" jamais réalisés, et cela dès sa première sortie. Les louanges de Goddard et Truffaut doivent y être pour quelque chose.



Quoi qu'il en soit, cela reste un film unique sur la justice et la corruption, où la décrépitude des décors reflète celle des âmes, où l'on parle ouvertement de drogues et de toxicomanie, où le personnage principal est un mexicain qui épouse une américaine ( il faut replacer le film dans son contexte d'Amérique pré mouvement des droits civiques) sans parler bien entendu de la démonstration de maîtrise technique que produit Welles , notamment lors de la scène d'ouverture, un plan séquence de presque 5 minutes qui suit les personnages alors qu'ils traversent la frontière

http://fr.youtube.com/watch?v=0nn1VO1HIPk


On sait l'admiration de dePalma pour Hitchcock, mais il est tout aussi certain que Welles l'a inspiré tout autant!
... D'ailleurs c 'est bien Welles qui a eu le premier l'idée d'enfermer Janet Leigh dans un motel avec un veilleur aux tendances psychotiques!



Film mutilé avant sa distribution mais en l'état déjà culte pour toute une génération de cinéphiles, La Soif Du Mal gagne encore des admirateurs depuis sa rénovation en 1999, et reste un flamboyant témoin du génie d'Orson Welles, même alors qu'il oeuvrait dans le contraignant système des grands studios américains.Ce sera d'ailleurs le dernier film qu'il dirigera dans son pays natal, puisqu'il choisira de s'exiler dès lors définitivement en Europe, et plus particulièrement en Espagne.


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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le08/07/08/00/54/41 Répondre en citant

Encore une fois Arka c'est super beau tes expos sur Wells.....T'es aussi taré d'Orson que ton reuf ne l'est en Tennis.
T'était pas là sur l'ancien forum, mais tout ce que je peux te dire, c'est que le bon vieux DecoTurf a redéfini a lui tout seul le "Live Score" a l'echelle humaine !
Je te jure c'était assez impressionnant.... Lol
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T'ain chuis devenu un putain de bisounours....

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Arkadin
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le08/07/08/00/57/03 Répondre en citant

euh.. merci Embarassed


Mais tu peux m'expliquer ce qu'est " le Live Score à l'échelle humaine"?
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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le08/07/08/01/11/37 Répondre en citant

bah c'est simple plus détailler et fouiller impossible de trouver mieux en commentaires Live And Direct. Même Eurosport ne lui arrive pas a la cheville.
Du premier jusqu'au dernier point t'as toutes les descriptions possibles de A à Z !
A Monte Carlo cette année ont avaient meme peur que son cerveau ne fonde loool !!
quand il est en surchauffe, franchement L'ordi peut aller se rhabiller....
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T'ain chuis devenu un putain de bisounours....

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Arkadin
Franck Costello du Gazon



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MessageSujet: Le cinéma de Tonton Orson  Posté le12/07/08/16/07/14 Répondre en citant

Le Cinéma De Tonton Orson Part 9: Le Procès ( The Trial- 1962)



Se réveillant un matin , Joseph K a la surprise de trouver dans la chambre qu'il loue chez Mme Grumbach deux inspecteurs de police qui lui apprennent qu'il est en état d'arrestation , mais reste libre de ses mouvements en attendant son procès. K a beau questionner toutes les personnes qu'il rencontre, il ne parvient pas à savoir de quoi il est accusé, tout juste lui fait-on comprendre que l'affaire est très grave. Plus il cherche à y voir clair moins il comprend ce qu'il lui arrive, et plus il se débat, refusant de jouer le jeu de ce système judiciaire aussi absurbe qu'implacable et plus il hâte sa propre fin



En 1960, sur le tournage d'Austerlitz d'Abel Gance , Welles sympathise avec les producteurs russes Michael et Alexander Salkind ( grand-père et père D'Ilya Salkind,futur co-producteur avec son père du Superman de Richard Donner), qui lui proposent de jouer dans leur version de Taras Boulba. Welles accepte à condition d'écrire et de réaliser le film. Le script terminé, les Salkind apprennent à Welles que le projet est annulé en raison du projet Hollywoodien concurrent avec Yul Brynner et Tony Curtis. Ils lui proposent alors d'adapter un livre parmi une liste qu'ils lui soumettent. Welles se décide pour Le Procès de Franz Kafka et attaque le scénario, commence à réfléchir à sa mise en scène et conçoit même les décors des intérieurs, mais alors que le décorateur s'apprête à les construire les Salkind lui avouent ne pas avoir l'argent necessaire.



Les Salkind père et fils étaient des amoureux du cinéma mais n'étaient guère riches ( du moins à l'époque), et s'ils parvenaient toujours à produire leurs films, c'était au prix de mille tractations et sollicitations auprès des financiers les plus improbables, comme le compositeur de ce film par exemple ( ce qui empêcha Welles de choisir celui qu'il voulait ).



Sur le point de débuter le tournage, mais sans décors, Welles se promènant dans Paris tombe une nuit sur la gare pratiquement désaffectée d'Orsay. Si la façade ne l'inspire pas vraiment, il est subjugué par l'intérieur: cette architecture où se mélangent poutrelles d'acier et vieilles boiseries, cette modernité nostalgique à la Jules Vernes est exactement ce qu'il cherchait!



Le tournage peut donc commencer, partagé entre la France et la Yougoslavie. Welles s'entoure comme de coutume d'excellents acteurs plus ou moins connus: son vieux complice Akim Tamiroff, Suzanne Flon ( déjà présents dans Mr Arkadin), Jeanne Moreau l'égérie de la Nouvelle Vague, Romy Schneider en pleine reconversion après la série des Sissi, Michael Lonsdale, Jess Hahn et surtout Anthony Perkins ,qui venait de triompher dans le Psychose d'Hitchcock, et qui livre ici une performance au moins aussi marquante. Sa haute silhouette gracile, son visage enfantin et son jeu anxieux et torturé font merveille dans ce conte cauchemardesque et paranoïaque.



Fidèle à lui-même Welles ne fournit pas une simple transcription du matériau original mais signe une véritable adaptation. Il commence par transposer l'action au moment présent ( à l'époque du tournage): les personnages évoluent dans une Europe d'après-guerre en pleine reconstruction , où des immeubles impersonnels et solitaires se dressent au milieu des terrains vagues, où une armée de dactylos s'affairent dans une immense salle dans un vacarme autant évocateur des machines d'usine que des mitrailleuses, dominées par la salle où trône l'ordinateur censé avoir les réponses à toutes les questions, sans oublier un nuage de fumée évoquant la bombe atomique. Jamais esclave du texte il coupe et interverti des répliques , et en ajoute même de son cru pour mieux servir l'histoire.





Welles éclaire et cadre les décors " naturels" de la gare d'Orsay de façon à composer, à coups de jeux d'ombres et de lumières, de plongées, contre-plongées et profondeur de champs, un paysage de bureaux , de salles et de chambres sombre, sinistre et oppressant, au milieu duquel Joseph K ne peut évoluer qu'au prix d'improbables contorsions, alors que les plafonds, les murs et l'obscurité se referment peu à peu sur lui tandis que le montage va en s'accélérant, transposant à merveille la sensation de claustrophobie,d'étouffement, d'essoufflement et d'oppression procurée par la lecture du roman.



Gardant à l'esprit que Kafka, en tant que juif, parlait aussi dans ses écrits du sort de son peuple, Welles décide d'incorporer des images évoquant la Shoah; ainsi le peintre qui fait les portraits des juges est-il habillé d'un pijama rayé rappelant ceux portés dans les camps de concentration, ainsi les accusés attendant dans le hall du tribunal l'issue de leurs procès respectifs évoquent les juifs attendant les trains qui vont les emmener à l'abattoir ( d'autant plus que ces scènes ont été tournées dans une gare!), ainsi cette foule d'âmes résignées, immobiles, pancarte au cou, sur une place monumentale dominée par une statue voilée figurent-ils les victimes opprimées des divers régimes totalitaires, passés ou présents...



Le Procès est , parmi ses films, celui que préfère Welles, car c 'est le seul, à part Citizen Kane , qu'il considère entièrement de lui, vierge de toute intervention des producteurs ( même s'il a dû se débrouiller sans les décors prévus), le seul qui n'ait pas été retouché , le seul qui soit fidèle à sa vision, en quelque sorte , déjà, son testament.


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