Le tennis, Federer, Nadal, Sampras, Agassi et les autres...

Arkadin · 16/04/13/20/12/32

Sinon ça devient dangereux de courir: vous avez vu ce bordel à Boston?
Shocked

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"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Arkadin · 03/05/13/14/10/53

Comme tous les ans le 1er mai est l'occasion de se retrouver entre kikoureurs pour les 20km de Maroilles.
Comme les deux années précédentes la fête commence la veille chez Chtigrincheux autour d'un barbecue bien arrosé.
Cette année nous accueillons un néophyte de ce rendez-vous incontournable des amoureux de la course à pied dans le Nord en la personne de Vivien qui, s'il compte à son palmarès près d'une dizaine de 100km n'avait encore jamais participé à cet évènement ( ainsi qu'à celui de la veille!).
Je sors du boulot à 11h, tout le temps de faire mes emplettes avant d'aller récupérer Vivien à la gare et direction Raismes.
Chez Chtigrincheux il y a déjà du monde puisque l'équipe du dernier Steenvoorde se reforme: outre Le Bagnard , Claude et son Vincent qui nous rejoindront plus tard ( ils viennent de la région parisienne) il y a déjà sur place quelques membres du club de course à pied créé par notre hôte.
En tout cas on ne risque pas de mourir de soif. Ni ce soir ni lors de la course: la berline sera copieusement chargée pour sa deuxième et dernière course.
Aux environs de 20h le Bagnard fait son entrée et peu après 21h Claude et Vincent (en pleine préparation des 6 jours du Luc En Provence)se joignent à nous. On est au complet, les choses sérieuses peuvent commencer!

Au menu de ce soir: brochettes!
Le ciel est avec nous: ces trois dernières années le temps a été propice aux barbecues et vers 2h du matin nous nous couchons repus.

Réveil un peu brumeux, mais dehors c 'est le grand soleil. Encore un peu frais aux premières leurs du jour mais ça va vite se réchauffer!

Petit dej', douche, derniers préparatifs nous n'attendons plus que les raismois pour nous mettre en route.

C 'est la Kikoumobile du Bagnard qui ouvre le convoi et son GPS nous fait passer par des endroits que je ne connaissais pas, toujours sympa de découvrir sa région sous un aspect inédit.

Nous arrivons à Maroilles, sous un soleil radieux, suffisamment tôt pour avoir le choix des places de parking et nous décidons d'aller de suite tester l'ergonomie de la berline à charbon dans les rues de Maroilles, histoire de ne pas se faire remarquer.

Sur place nous retrouvons la Chti Vincent family ainsi que Baboune, toujours fidèle au poste: la bande est au complet!

Nous assistons ensemble au défilé des fanfares et des traditionnels Gilles (plus à ce sujet tout à l'heure) et c 'est alors qu'on nous appelle sur le podium animation pour présenter nos déguisements puisqu'il y a un concours cette année. Nous en redescendons auréolés d'un prix de groupe pour notre bande de mineurs, un pour Le Bagnard et nos copines les Infirmières ( qui étaient déguisées en marinières l'année dernière et en gendarmes l'année d'avant) sont aussi récompensées.

Retour aux tutures pour un petit casse-croûte, puis il est temps de rallier le départ.
Nous nous positionnons à l'arrière du peloton, de toute façon on n 'est pas là pour faire un temps, mais notre équipage attire des gens bizarres qui nous tiennent la jambe sans se rendre compte qu'ils finissent par être lourds, dont l'un des Gilles, complétement imbibé, qui tente de nous régaler de douteuses histoires belges ( "Pourquoi les Belges filment la Tour Eiffel à l'envers?") bref, on est impatients de se mettre en route!

Comme le veut la tradition, après quelques mesures de We Will Rock you c 'est sur les premières notes des Corons de Bachelet que le peloton multicolore s'ébranle. C 'est parti pour 20 bornes à pousser une carriole aussi maniable qu'une baignoire. Heureusement il y a du monde pour se relayer autour de l'installation.

Le long faux-plat qui succède à la descente du départ n'a jamais semblé aussi long: il faut dire qu'il fait presque 3km et est tout en ligne droite, mais les rires et les encouragements des spectateurs nous portent.

5èkm: premier ravito, et nous rattrapons les infirmières qui s'amusent avec les motards d'Adenor, elles s'y entendent aussi pour mettre l'ambiance ces deux là!

Peu après une voiture demande à nous doubler ( qu'est-ce qu'elle fait là celle-là d'abord? la circulation est censée être coupée pendant la course) au moment où elle nous dépasse Chtigrincheux demande à haute voix si le conducteur n'aurait pas de la bière. La voiture s'immobilise quelques mètres devant nous, le conducteur en sort, ouvre son coffre et sort un pack! charmante attention (bon, c 'était de la bibine, mais c 'est le geste qui compte!) c 'est bien la première fois que l'on a droit à un ravitaillement en vol!

La mi-parcours approche et nous remontons la côte descendue au départ, une petite boucle avant de redescendre, mais il faut passer par la haie d'honneur des Gilles! tous aux abris! mais il semble que notre blagueur préféré ne soit pas dans les parages, peut être est-il en train de cuver dans un coin.

Aux environs du 12è km Vincent a des fourmis dans les jambes et profite de sa position de pousseur du wagonnet pour placer une accélération assassine. Il nous faudra bien un kilomètre pour le rattraper!

Nous ne sommes pas les derniers mais on voit bien qu'on est largement derrière le plus gros du peloton: plus on avance et moins les ravitos sont fournis, certains sont même déjà en train de remballer. Du côté des spectateurs ça sent aussi la fin de journée: de plus en plus de viande saoûle, certains confondent même la berline fabriquée avec amour par notre Chtigrincheux avec une poubelle! quel affront!

La côte de Grand Fayt fait son effet: impossible de courir en poussant notre charrette et lorsque nous arrivons au ravito situé au sommet les bénévoles ont presque fini de ranger. De toute façon, comme le dit un des petits vieux "on n'a nin des tiêtes à boire de l'ieau!"

Plus que 4km qu'on termine tranquillement, profitant des derniers rayons de soleil ( j'en aurai tellement bien profité que j'ai pris de belles couleurs rouges dans le cou!) et sitôt la ligne d'arrivée franchie nous fouillons dans le wagon pour y chercher les dernières canettes afin d'arroser dignement notre chrono de 2h44!

L'année prochaine faudra se la jouer stratégique pour finir derniers, la lanterne rouge de cette édition a mis plus de 3h15!
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Arkadin · 08/05/13/11/59/40

C 'est le grand jour: ce soir à 19h c 'est le départ des 100km de Steenwerck!
Pour les petits curieux, il est possible de suivre en durect les passages des coureurs aux différents points de contrôle ici:

https://100kmsteenwerck.fr/pages/direct

A demain si je suis encore en vie Hello

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decoturf · 10/05/13/14/24/18

He made it again ^^
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Arkadin · 10/05/13/15/35/34

With a little help from my friends Wink

Le temps d'apprendre à marcher de nouveau et de mettre de l'ordre dans ma tête et je vous fais un petit compte-rendu afro

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Arkadin · 11/05/13/11/02/50

Pour patienter vous pouvez toujours jeter un oeil au classement officiel qui vient de tomber (j'espère qu'il ne s 'est pas fait mal!):

https://100kmsteenwerck.fr/courses/classement/2013/1

Petite précision: je suis crédité de 14h 00m 02s alors que j'ai fini en même temps que Vivien (on a fait toute la course ensemble), mais le pointage se faisant à la main les bénévoles ne pouvaient pas enregistrer deux dossards en même temps, mais j'ai bien fait moins de 14h (pour une seconde, peut-être, mais moins de 14h quand même!) Mr. Green

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decoturf · 11/05/13/14/22/26

Impatient de lire le compte-rendu de la course. Bounce

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Arkadin · 11/05/13/21/43/39

Je ne sais pas si vous êtes allés voir les stats des passages aux différents points de contrôle:

Arkadin · 11/05/13/23/56/08

Ebauche de compte-rendu, il y a encore plein de trucs à améliorer, je changerai au fur et à mesure de mes relectures, sinon je vais mettre dix ans à le poster:

Mon aventure Steenwerckoise de l'année dernière ayant été couronnée de succès j'avais décidé assez tôt de remettre le couvert et surtout de me préparer un peu mieux ( c 'est à dire de me préparer tout court). Steenwerck est ainsi devenu mon objectif principal de la saison. Une fois ce long hiver terminé, j'entrepris, afin que mes jambes emmagasinent un maximum de kilomètres, de m'aligner à tous les 6h possibles ; j'en fis finalement trois en un mois et demi : La Gorgue, où j'établis un nouveau record personnel, Buc, et Loos.
L'état dans lequel je finis ce dernier m'inquiéta quelque peu : en avais-je trop fait ? D'autant qu'entre temps j'avais aussi couru le semi de L'Alternative, le 10km de Quand Lomme Court, le semi de Roncq et La Nocturne Lille Métropole (le veille de Loos, ceci expliquant peut-être cela ).
Je m'imposai donc quelques semaines de repos, le temps que mon genou, toujours aussi rebelle, se calme un peu, tout juste m'autorisai-je quelques sorties en attendant la PPG rituelle made in Chtigrincheux, prélude indispensable aux 20km de Maroilles.

A une semaine du départ j'étais impatient d'en découdre mais nourrissais une sourde appréhension : et si mon exploit de l'année dernière n'avait été qu'un immense coup de chance ? Et si mon genou (et pourquoi pas le deuxième, les deux m'ayant méchamment titillé à Loos) décidait soudain de se réveiller pour de bon, m'obligeant à l'abandon ? Étais-je vraiment fait pour ce genre de distance ? n 'en avais-je pas trop fait en enchaînant les 6heures de la sorte ?

Bref, ça cogitait sec dans ma caboche ! D'autant que les prévisions météo n'étaient pas franchement réjouissantes : depuis une semaine on prévoyait de la pluie mercredi et jeudi. Je ne me voyais pas courir toute une nuit sous le déluge, mais à mesure que la date fatidique approchait les prévisions se faisaient plus optimistes.

Il était temps d'arrêter de se chercher de fausses excuses, je serais donc au départ de l'édition 2013 des 100 km de Steenwerck.

Des 100 kilomètres tout neufs, car le tracé a été retravaillé : au lieu des légendaires et redoutables 5 boucles, c 'est maintenant trois tours de circuit qui nous sont proposés, ou plutôt six, le parcours forme un huit dont le point de jonction est la salle de sport.
Pour avoir effectué un repérage en compagnie de Vivien j'étais quelque peu inquiet quant à certains passages où les coureurs risqueraient, au choix, de quitter malencontreusement le parcours ou de se tordre la cheville, ces derniers étant tout de même moins nombreux que sur l'ancien circuit.

Mercredi 8 mai, donc. Jour férié, grasse matinée... non justement! j'ai plutôt mal dormi et me réveille tôt sans pouvoir retrouver le sommeil. Ca commence bien ! En attendant l'heure du départ je comate plus ou moins devant la télé ou sur internet, je refais trois fois mon sac (que j'avais déjà fait, défait et refait de nombreuses fois les jours précédents)...
L'heure de me mettre en route pour Steenwerck approche, et juste au moment où je m'apprête à sortir c 'est le déluge ! Des trombes d'eau, des éclairs... un véritable gag à la Tex Avery! Trop tard pour me dégonfler, j'ai dit à tout le monde que j'y allais, donc c 'est parti mon kiki!

La pluie s'arrête de tomber assez vite et c 'est le soleil qui m'accueille à Steenwerck. Devant la salle de sport je retrouve Vivien et sa sœur, qui sera notre accompagnatrice à vélo sur les deux derniers tours, leur papa s'occupant du premier, ce qui lui permettra de passer la nuit dans son lit.

« J'ai une de ces PATATE !!! » hurle Vivien alors que je gagne la table des inscriptions. Ce ne sera pas la dernière fois, loin de là, puisqu'il répétera ce cri de guerre comme un mantra tout au long de la nuit, deux à trois fois par kilomètre, je vous laisse faire le calcul et imaginer ce qu'ont subi mes oreilles durant cette course !
Vivien et les 100km de Steenwerck c 'est avant tout une histoire d'amour, une relation symbiotique : il peu être complètement à la ramasse les jours précédant l'échéance, mais lorsqu'arrive le moment du départ il renaît de ses cendres, chaque pas semblant lui apporter un supplément d'énergie, et à une heure et demi du départ il est déjà remonté comme un coucou, un vrai pois sauteur.

Les concurrents arrivent en un flot continu, et nous voyons bientôt arriver l'imposante carcasse de Fidji (1m92, plus de 100 kilos, une belle bête!), qui s'est décidé au dernier moment pour nous accompagner sur le premier tour (37km donc), mais avant tout, une petite bière, et pour ma part un sandwich-merguez.

L'heure du départ approche, nous regagnons nos véhicules respectifs afin de nous équiper puis nous dirigeons vers la ligne de départ. Cette fois je n'ai pas oublié le petit ticket à mettre dans l'urne pour prouver ma présence au départ et nous nous laissons bientôt emporter par le flot humain et multicolore dans les rues du village pour une espèce de tour d'honneur. Vivien fait sensation avec son costume d'Emir du Qatar. Emporté par la liesse populaire et l'enthousiasme du peloton nous forçons un peu l'allure, mais Fidji, coaché par Chtigrincheux lors de son Steenwerck à lui, nous répète les sages paroles du Maître : « doucement les gars ! Sur un 100 bornes tu pars lentement, ensuite tu ralentis, tu ralentis encore, et là tu vas encore trop vite ». Pour ma part je m'imprègne de la lumière du soleil, de la douceur de l'air et des encouragements des spectateurs, je savoure ce moment tant attendu que redouté: cette fois ça y est, je suis parti pour mon deuxième 100 kilomètres !

Après une petite balade dans le village nous entamons la première boucle proprement dite et au pied du premier pont de TGV nous retrouvons le père de Vivien.

Premier pont, première pause, mais pour les conneries pas de répit ! Vivien tient à ce que chaque habitant de Steenwerck et des environs sache à quel point il a la patate et Fidji n 'est pas en reste, c'est juste qu'il ne fait pas dans le comique de répétition.

Il fait beau, le soleil brille, les canards volent dans l'air du soir, les cerf-volants poussent sur les lignes électriques...

Les premiers kilomètres en empruntent quelques uns au précédent parcours, mais dans l'autre sens, on peut encore distinguer les marques, curieusement plus visibles que celles de la présente édition; la crise à frappé là aussi, les organisateurs ont dû manquer de peinture.

Un peu avant le premier ravito Fidji, qui avait de plus en plus de mal à nous suivre ( il n'a pratiquement pas couru ces deux dernières années) nous enjoint à poursuivre à notre allure. Etant donné l'état dans lequel il était nous pensions qu'il allait abandonner à la fin de la première boucle, mais nous apprendrons à l'arrivée qu'il est allé au bout de ses 37km! Coriace le gaillard !

Le deuxième ravito est situé à Croix Du Bac, là où l'on pouvait croiser les autres concurrents l'année dernière et traverse la même salle des fêtes, mais le groupe de musiciens n 'est pas là cette année, encore un effet secondaire de cette maudite crise!. Quelques kilomètres plus loin c 'est la fin de la première boucle. 21Km au compteur, nous passons en mode course de nuit: coupe-vent et frontale, une opération, comme tous nos arrêts, méticuleusement chronométrée par Vivien.

Des deux boucles la deuxième est largement la plus plaisante, sans doute parcequ'elle ne doit rien à l'édition précédente et nous permet de découvrir des paysages inédits, le fait qu'il semble y avoir moins de lignes droites doit jouer également, le temps paraît ainsi moins long.

Un pont d'autoroute (la boucle 2 est celle des ponts d'autoroute, la première restant celle des ponts de TGV, chacun sa spécialité), un passage sur un sentier longeant l'autoroute, ravito à la gare, re-pont d'autoroute et retour vers Steenwerck.

C'est peu après le dernier ravito/contrôle nous sommes témoins d'un accident, heureusement sans gravité : un accompagnateur à vélo manquant de vigilance file tout droit dans le fossé ! Plus de peur que de mal, il a juste un peu mouillé ses chaussures, mais c 'est quand même impressionnant quand cela se produit sous vos yeux !

Premier tour de circuit couvert en 4h45, nous changeons d'accompagnateur, je mets un sweat shirt et c 'est reparti.

Alors que nous sommes encore dans le village je manque de quitter le parcours. Il faut dire que suivre des lignes jaunes-blanches ou bleu pâle en pleine nuit n 'est pas une tâche des plus aisées et qu'à cet endroit il n'y a pas de signaleur. Heureusement Vivien veille au grain et nous remet dans le droit chemin.

A mi-chemin du premier ravito je suis obligé de marcher quelques mètres. L'année dernière j'avais attendu la fin du 4è tour pour marcher, pas la forme ce soir, et ce mal de ventre n'arrange pas les choses. Je tiens jusqu'à Croix Du Bac où il y a de vraies toilettes mais sans succès. Je me traîne encore jusque Steenwerck, enfin c 'est surtout Vivien qui me traîne, et je peux enfin me soulager. C'était peut être le sandwich merguez qui se rappelait à mon bon souvenir.
Quoi qu'il en soit je vais beaucoup mieux, mais je dois toujours faire des pauses « marche » régulièrement.
Nous sommes à mi-parcours et le retard accumulé ne nous permettra pas de tutoyer le record de Vivien établi l'année dernière ( moins de 13h!), il me reste encore l'espoir de terminer sous les 14h, mais il ne faudra pas trainer.

Lors de la deuxième boucle, après avoir été rattrapés puis dépassés par la tête de course, nous jouons au yoyo avec un groupe arborant les couleurs du jogging club de Colembert, dans le Pas de Calais, nous restons même un moment en leur compagnie mais ils font de plus longues pauses « marche » que nous et nous finissons par les distancer.

3è et dernier tour. Les premières lueurs de l'aube apparaissent à l'est, Vivien tient toujours " une de ces PATATE!!!" et je suis de plus en plus épuisé, mais pas au point d'avoir des visions comme l'année dernière, d'ailleurs je ne ressens pas le besoin de boire du café. De toute façon je ne peux presque rien avaler, même ma boisson énergétique m'écoeure, il n'y a que la soupe qui passe.
A la sortie de la salle des fêtes de Croix du Bac ça va un peu mieux mais à l'entame de la dernière boucle je dois encore faire des pauses régulières, de plus l'un de mes orteils commence à être douloureux, j'aurais peut être dû refaire mes pansements.. Curieusement je marche plus vite que Vivien tandis que lui court (enfin trottine) plus rapidement, si bien que nos allures s'équilibrent plus ou moins. Par contre je suis de plus en plus fatigué et je ne dis plus grand chose. Qu'importe, Vivien a de la gouaille pour deux et clame encore tous les 300 mètres qu'il a « une de ces PATATE !!! ». A ce propos, une idée lui vient et il demande à sa sœur d'appeler son père pour qu'il lui apporte quelque chose avant l'arrivée.

Je me traîne jusqu'au dernier ravito, le temps pour les trois premiers de la course du matin de nous enrhumer, et là surprise, à quatre kilomètres de l'arrivée, je retrouve des forces. Nous avons fait et refait nos calculs des dizaines de fois depuis l'entame de cette dernière boucle et il apparaît que nous pouvons encore finir en moins de 14h. Ce sera serré, mais c 'est faisable. Vivien m'interdit de marcher de nouveau : on termine en courant !

Peu après le kilomètre 97 le père de Vivien nous retrouve, lui remet sa patate, qu'il a l'intention de brandir sur la ligne d'arrivée, et nous filme : plus question alors de craquer, j'accélère! Au kilomètre 99 nous accélérons encore ! À 500m de l'arrivée notre cameraman nous a distancés pour immortaliser notre arrivée depuis l'intérieur de la salle et je jette mes dernières forces dans une dernière accélération qui manque de surprendre Vivien et c 'est ensemble que nous passons la ligne d'arrivée en 13h59mn 59s !
Mission accomplie, mais je suis complètement mort !

L'affichage me cause une légère déception cependant : je suis crédité de 3 secondes de plus que Vivien, si bien que je suis au delà des 14h... pour deux secondes ! La saisie des résultats se faisant à la main ( et non au moyen de puces comme sur certaines courses) il y a forcément un décalage entre deux personnes arrivant en même temps.
Qu'importe : nous savons tous deux ce que nous avons accompli !
Direction la douche, où je découvre que l'ongle d'un de mes orteils est tout noir. Voilà donc pourquoi il me faisait souffrir lors du dernier tour ! Je m'attend à le perdre dans les jours qui suivent.

Une fois propres il est temps de fêter dignement notre exploit : petite tournée de bière en regardant les autres concurrents en finir ou repartir pour un tour, ou deux.

Vers midi, la père de Vivien revient avec une bouteille de champagne, que nous faisons descendre avec force frites!

Vu mon état mieux vaut ne pas risquer de rentrer pour ensuite revenir au soir assister à la cérémonie protocolaire, aussi je décide de comater dans ma voiture. Je ne dors pas vraiment, mais le repos me fait du bien et c 'est plus ou moins ragaillardi que je regagne la salle de sport pour assister à l'arrivée des derniers concurrents avant la cérémonie protocolaire qui scelle ces 38è 100km de Steenwerck au terme de laquelle tous les "centbornards" encore présent sont priés de monter sur le podium.

L'année prochaine le départ aura lieu le 28 mai, le jour de mon anniversaire, impossible de manquer ça !
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decoturf · 13/05/13/11/52/27

Chapeau !

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Arkadin · 13/05/13/12/38/05

Prochain épisode: La Transbaie, le 2 juin, ça sera moins dur, mais certainement plus alcoolisé Mr. Green

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Arkadin · 21/05/13/10/52/39

Bon, finalement j'ai repris la compétition un peu plus tôt que prévu, mais c 'est pour une bonne cause: je suis désormais membre de l'association Handi-Aventure, les gars qui tirent des joellettes sur les courses, et il y en avait une de prévu justement hier: la course des fraises à Verlinghem, ainsi nommée parce que le prix à l'arrivée pour tous les concurrents est... une barquette de fraises! (et aussi une serviette de bain, mais tout le monde vient surtout pour les fraises!).

Trois joellettes au départ, donc, le temps de dire bonjour à Baboune et à Vivien et c 'est parti. Joli parcours dans la campagne flamande, j'ai découvert un château que je ne connaissais pas et malgré la pluie fine qui nous a accompagné tout au long de la course ce fut une sortie des plus plaisantes, bouclée en 51', pas mal , d'autant que nous ne fûmes bientôt plus que trois autour de la petite Alice (soit le minimum pour tracter ce genre d'engin), les autres collègues ayant décidé, de suivre les autres joellettes qui allaient plus vite (au départ ils étaient parti les rejoindre pour leur dire de ralentir!).

Prochaine aventure le 9 juin, une semaine après la Transbaie, pour le Trail du Loup Blanc, ça va être un peu plus costaud Wink

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Arkadin · 11/06/13/13/59/26

Le 2 juin ( je sais, je suis encore à la bourre), c'était l'édition 2013 de la Transbaie, rendez-vous désormais incontournable de ma saison de course à pied, plus pour l'atmosphère conviviale de la course ( et de l'avant course) que pour un hypothétique chrono.

La Chti Vincent family était déjà sur place depuis le vendredi ( ils ont leurs racines là bas ) et c 'est attablés à la terrasse du bar du camping que je les retrouve le samedi après midi, digérant le repas du midi sous un ciel sans nuages.

Petite séance de bronzette avant de mettre le cap sur saint Valéry afin de retirer les dossards puis retour vers l'intérieur des terre chez un couple de leurs amis.
Soirée très sympa, accueil très chaleureux (à coup de triples whiskies), et retour sains et saufs grâce à la fille de Chti Vincent qui étrenne son permis en servant de chauffeur à ses parents.

Dimanche réveil en douceur, petite promenade matinale avec le chien Helfy, petit dej sur la terrasse et café "Daniel" sur le zinc en hommage au propriétaire du camping décédé quelques semaines plus tôt ( il avait pour habitude de nous accueillir le matin de la course avec du café allongé, et rallongé de calva jusqu'à ce qu'il ne reste plus de café dans les tasses, c 'est ce qui s'appelle du dopage maison).

L'heure du départ approche, direction Saint Valery au pas ( littéralement, vu les embouteillages causés par la course, il y a quand même plus de 6 500 participants) et on finit par se garer sur le nouveau parking réquisitionné par l'organisation où nous retrouvons quelques membres du club raismois de Chti Grincheux ( le patron étant retenu aux Foulées Sainghinoises dont il est la mascotte officielle).

Un petit sandwich, une petite bière et nous gagnons enfin la ligne de départ.

Il ne fait pas spécialement chaud, proximité de la mer oblige, mais le soleil tape déjà pas mal, et on s'en rend particulièrement compte lorsqu'on passe dans des endroits abrités du vent; on va encore prendre de jolies couleurs!

Au coup de sifflet du petit train le peloton s'ébranle, c 'est parti pour 17km. Il nous faudra un peu plus de cinq minutes pour passer la ligne, relégués que nous sommes à l'arrière de la course. Notre petit groupe se disloque très vite, Chti Vincent et ma pomme distançant bientôt nos amis raismois pour entamer une spectaculaire remontée.

Comme d'habitude ça bouchonne méchamment lors de la boucle dans le village, et il faut attendre l'entame de la baie pour que le peloton s'étire un peu. Ce petit tour à l'abri des maisons nous a tout de même permis de nous échauffer si bien que le vent frais de face qui nous accueille dans la baie nous fait finalement beaucoup de bien, et puis comme ça on l'aura dans le dos en revenant, ce qui est toujours appréciable.

La traversée s'avère finalement moins grasse que les années précédentes, même s'il reste encore quelques passages bien gadouilleux où l'on peut patauger ou rester coincé, enfoncés jusqu'aux genoux, certains y perdent même leurs chaussures!

Le passage le plus pénible reste la place du Crotoy, avec son sable meuble qui ne rend absolument pas du tout et sur lequel on a l'impression de ne pas avancer.

Ravito: quelques gorgées d'eau et un quartier d'orange, un petit tour dans la ville et retour vers la baie.

Nous croisons bientôt les raismois qui, malgré leur manque d'expérience de ce genre de course, et de la course à pied en général ( ils ont débuté à Maroilles cette année) semblent se débrouiller plutôt bien, ils sont loin d'être les derniers en tout cas, bravo à eux!

Avec le vent dans le dos et un circuit de retour plus praticable que l'aller la deuxième partie de la course passe très vite, et Chti Vincent et moi finissons en 1h50m 43s, soit largement notre meilleure performance sur cette course.

Une rapide toilette, retour au camping pour nettoyer et ranger le mobil home, une dernière bière et on se dit à l'année prochaine.
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Arkadin · 11/06/13/14/13/53

Le 9 juin, dimanche dernier quoi, c'était ma deuxième course en compagnie d'Handi Aventure à l'occasion de " Sur Les Traces Du Loup Blanc" une course de 17 km se déroulant à Labourse, dans le Pas de Calais, et qui emprunte quelques pentes aux terrils locaux.

Le départ est prévu pour 10h mais on s'était donné rendez-vous à 8h30 afin d'avoir tout le temps de monter les joelettes et de s'organiser: deux passagères sont prévues ce jour: Caroline, qui avait fait la transbaie l'année dernière, et la petite Flavie, un poids plume, ce qui est fort appréciable sur les parcours accidentés!

Le parcours est composé de deux boucles. Vu le profil, et surtout vu le nombre de relayeurs, nous décidons vite de n'utiliser qu'une seule joelette et de changer de passagère à mi-course, Caroline nous accompagnant pour la première partie et Flavie pour la seconde: on finit avec la plus légère, tant mieux!

Le parcours est donc très sympa, très joli, mais lorsqu'on pousse, ou tire ( selon sa place) un engin pareil c 'est tout de suite plus compliqué: il faut gérer les virages, forcer dans les côtes et surtout ne pas lâcher dans les descentes. Il faut une bonne dose de confiance, ou d'inconscience, de la part de nos passagères pour se laisser transporter de la sorte sur ce genre de relief, mais l'ambiance étant comme toujours bon enfant on plaisante, on chante on s'amuse on se chambre et le temps passe très vite et surtout on oublie rapidement les efforts que l'on est en train de fournir.

Nous terminons malgré tout en 1h35, performance honorable, mais l'intérêt est ailleurs comme diraient Mulder et Scully.

A priori pas de course prévue avec Handi Aventure avant la rentrée de septembre, mais sait-on jamais, Caroline avait l'air intéressée par la Panoramique du Mont des Cats, alors wait and see...
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Arkadin · 07/07/13/20/29/58

Ce matin première édition du Staditrail, une course autour du Stadium Nord et du parc du héron.
Très sympa, l'occasion de redécouvrir des lieux que je connais bien sous un jour nouveau, mais avec une grosse gueule de bois et la chaleur qu'il faisait c'était vraiment très dur, d'autant que le tracé était quand même assez exigeant.
Au final 2h03 pour 18 km, I'll be back!
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Arkadin · 14/07/13/18/54/41

Dernière course avant les 100 km de Cléder dimanche prochain: La Panoramique du Mont des Cats.

J'en suis à ma 3è édition sur cette sympathique course de côte et si elle est toujours aussi dure l'ambiance conviviale ne se dément pas, c 'est sans doute la plus belle course de la région à cette époque de l'année, I'll be back!
Il faisait assez chaud, mais on est loin des températures étouffantes d'il y a 3 ans et de toute façon les points d'arrosage, prévus par l'organisation ou improvisés par les riverains, nous aident à tenir le coup.
La montée finale fait toujours son effet, mais je finis somme toute en bonne forme, pratiquement mieux que je n'ai débuté ( j'avais encore des restes de ma gueule de bois de la veille) en 1h20' 30" soit mieux qu'à ma première participation en 2010 (il y a deux ans j'avais fait 1h13, mais j'étais un peu plus affuté)

Demain direction la Bretagne chez Larobase et sa petite famille, je me suis inscrit aux 100 de Cléder, à 25 bornes de chez ma soeur, j'espère juste qu'il ne fera pas trop chaud: contrairement à Steenwerck on court de jour (départ à 5h du mat', on a jusqu'à 21h pour terminer).
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"Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain." Alphonse Allais http://arkadin-arkablog.blogspot.com/

Arkadin · 25/07/13/23/36/12

Pour ceux qui ne sont pas sur Face de Bouc: j'ai survécu aux 100 bornes de Cléder malgré des conditions atmosphériques dantesques, je vous ferai un petit compte rendu quand je serai rentré chez moi, pas pratique chez ma soeur, il me faudrait une après midi complète pour pondre un truc potable Rolling Eyes

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Arkadin · 10/08/13/21/43/31

Deuxième course bretonne: les Foulées de Brasparts, au coeur du massif des Monts D'Arrée.

Evidemment vu le relief ce n 'est pas une course de route mais un trail ( il y a une portion macadamisée de ... 300 mètres!)

Sinon ça descend beaucoup, mais il y a quelques montées qui obligent les coureurs à marcher de temps en temps, on traverse des cours d'eau, on passe en pleine forêt, sur un tapis d'aiguilles de pin, bref c 'est très plaisant surtout quand il fait beau comme aujourd'hui, seul problème: mon dos qui semble déguster plus que mes genoux ces temps-ci, mais bon, on n'a rien sans rien Wink

Au final: 1h50' 21", plutôt pas mal vu le profil et surtout le fait que je sors des 100 bornes de Cléder (CR à venir, patience).
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Arkadin · 31/08/13/19/37/34

Je vais essayer de faire mon CR de Cléder avant la rentrée, en attendant ce matin c'était le semi de la braderie de Lille, rendez-vous incontournable des kikoureurs Chtis.

La bande était presque au complet, mais éclatée sur les deux courses ( il y a aussi un 10 km). Ne m'accompagnaient donc sur le semi que Vivien et baboune, qui n'arrête plus de battre tous mes chronos, le seul qu'il lui manque étant justement mon record sur semi, autant dire que j'avais l'intention de ne pas le lâcher d'une semelle aujourd'hui!

Les choses étant ce qu'elles sont nous avàons été vite séparés, mais je partis à l'avanthistoire de me tester, ça faisait un moment que je n'avais pas couru de semi, surtout sur du plat, ça fait tout drôle!

La première partie de course se passe sans encombre, mes nouvelles baskets me serrent un peu mais sur semi ce n 'est pas gênant, je passe aux 5 km en 22mn et aux 10 km en un peu plus de 45 minutes, j'ai la pêche on dirait!

Sauf qu'il y en a un autre qui l'a encore plus: peu avant le 11è km Baboune me rattrape et me laisse sur place. Je ne le reverrai qu'à l'arrivée.

Pour autant j'avance toujours à un bon rythme, je passe le km 13 en 59' 21 et me fais cependant dépasser par le meneur des 1h40 qui a l'air d'avoir un train à prendre puisque je suis sur les bases de mes meilleurs temps, qui sont quand même pas mal en deça des 1h40.

Je vois le fanion jaune me distancer mais parvient à le garder en ligne de mire et reviens peu à peu dans son sillage pour finalement le déposer à quelques mètres de la ligne d'arrivée.

Chrono final 1h38'14", un de mes meilleurs temps, mais Baboune a explosé mon record en un peu plus d'1h35', je vais avoir du boulot pour le dépasser! Vivien bat son record personnel en un peu plus d'1h45.

A peine arrivé c 'est le départ du 10 km auquel participent Vincent et Fifi, dit Chtigrincheux, que je ne verrai qu'une bonne heure plus tard en terrasse d'une brasserie devant une moule-frite bien méritée!
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Arkadin · 01/09/13/17/30/32

Vous l'attenidez tous depuis plus d'un mois, le voici: mon compte-rendu des 100 km de Cléder ( j'ai essayé de faire relativement court cette fois).

Cléder, Bretagne, Côte des Légendes, dimanche 21 juillet, un peu avant 5 h ( du matin).

Des silhouettes affublées d'un œil lumineux au milieu du front s'agglutinent derrière la ligne de départ au pied de l'église occupée par une colonie de choucas. Dans le lointain des éclairs illuminent en silence l'horizon menaçant . La température est déjà douce, l'atmosphère électrique.

Je me positionne au milieu du peloton bigarré tandis que résonnent les dernières recommandations de l'organisation. Le signal du départ manque de me prendre par surprise. J'ai tout juste le temps d'enclencher mon chrono, emporté par le flot lumineux qui s'élance à l'assaut des 100 km du parcours sous les applaudissements des riverains matinaux.

Chacun trouve bientôt sa foulée et nous nous retrouvons vite en pleine campagne, la quiétude des petites heures du matin seulement troublée du bruit de nos baskets et les faisceaux de nos lampes frontales. Les gens du coin sont des lève-tôt, et devant chaque porte, chaque chemin menant à une habitation nous trouvons un public enthousiaste quoi qu'encore un peu embrumé mais rayonnant de joie. Un tel accueil réchauffe le cœur et donne du courage ! On en aura besoin, nous en avons pour la journée !

Le jour point, la nuit dissipe peu à peu ses voiles, révélant une à une les mille merveilles du paysage, les champs, les bois, les courbes, les bosses et les creux au fond desquels languissent encore quelques langues de brume.

C 'est ainsi qu'apparaissent les ruines du château de Kergounadeac'h dans l'écrin de son parc boisé. Vision irréelle et bouleversante que ces tours se découpant sur le ciel blafard du petit matin, la fraîcheur de l'air contrastant avec l'accueil chaleureux des bénévoles des différents ravitaillements.

L'heure magique passe, le soleil s'installe, et après 2h30 de course il fait déjà chaud.

Passage au 25è kilomètre sur la place de Cléder, je m'engage à présent sur la boucle « mer » de ce 100km « entre terre et mer ».

Après avoir goûté les fraises locales au ravito j'approche enfin le front le mer, sans oublier de saluer les riverains, visiblement fiers et heureux d'héberger un tel événement.

Km 30, passage au château de Kérouzère, magnifique bâtisse.

D'abord aperçue à l'horizon entre deux bosquets ou derrière un maison, la mer se dévoile peu à peu. Je l'entends derrière les haies du chemin côtier, je hume l'air marin et enfin cours côte à côte avec elle sur les deux kilomètres de plage qui nous emmènent à la distance du marathon.

4h20 pour 42 km, presque le temps de mon premier marathon il y a 3 ans ! Je mesure le chemin accompli depuis et me dis que décidément j'ai la pêche aujourd'hui ! Sauf qu'un kilomètre plus loin je suis obligé de marcher, écrasé par la chaleur, cette portion du parcours étant très exposée. Heureusement au ravito suivant on me donne des capsules de sel ! Véritable potion magique qui, si elle ne peut pas grand chose contre les douleurs musculaires, redonne du tonus et évite la déshydratation.

Empli d'une énergie nouvelle je me dirige d'un pas décidé vers la mi-course.

C'était compter sans les marches du manoir de Tronjoli ( très joli, au passage). Je tremble en pensant que dans 50 km il me faudra passer par là de nouveau.

En attendant, au km 50 je passe au vestiaire, change de t-shirt et me badigeonne de crème anti frottements.

Petit moment de détente et de discussion avec les bénévoles et c 'est reparti pour un tour ( en fait deux).

Cette 3è boucle sera la plus pénible de toute la course. Ecrasé par la chaleur, les jambes douloureuses, je marche plus que je ne cours. Heureusement je trouve un compagnon d'infortune en la personne d'un sympathique V3 à la longue barbe. Panoramix ou ZZ Top ? Mystère... mais la dizaine de kilomètres passés en sa compagnie m'aura permis de recharger mes batteries et de véritablement découvrir le paysage dans lequel j'avais évolué plus tôt pendant la nuit.

A chaque ravito je n'oublie pas, bien entendu, mes capsules de sel !

Les habitants de la région ont été mis à contribution : tous les deux kilomètres on trouve une bassine et/ou des bouteilles pleines d'eau fraîche qui nous seront indispensables pour aller au bout de cette épreuve, et le tout servi avec le sourire et une amabilité confondante, même si on a parfois l'impression de passer pour des fous à leurs yeux, à raison sans doute .

Au 75è km nouveau passage par les vestiaires, et nouveau taillage de bout de gras avec les sympathiques bénévoles. A ce propos je me dois de souligner que sur cette course, qui restera sans doute à jamais dans mon cœur, je n'ai rencontré que des gens sympathiques, qu'ils soient coureurs, bénévoles ou riverains.

Dernière boucle. J'ai hâte de retrouver la relative fraîcheur du front de mer, mais la marée ayant monté depuis le matin on nous fait passer par les dunes. Une épreuve pénible à ce moment de la course, mais je puise dans les encouragements des campeurs l'énergie de franchir l'obstacle.

Dernière difficulté : le manoir de Tronjoli au km 98 et ses terribles marches d'escalier !

C 'est alors que mon corps me fait comprendre à sa manière qu'il en a plein les bottes : sous l'effet de la chaleur et des efforts soutenus depuis le matin des capillaires explosent dans mon nez ! Je n'ai pas de mouchoir sur moi, aussi en suis-je quitte pour me pincer le nez jusqu'à l'arrivée.

Un kilomètre plus loin cependant l'hémorragie a cessé et je peux terminer au pas de course. J'apparais encore relativement frais aux yeux des spectateurs avec qui j'échange quelques mots ( oui je ne cours plus très vite à ce moment là ) et c 'est vrai que, globalement, je me sens moins épuisé que lors de mes deux Steenwerck, et pourtant les conditions sont aujourd'hui dantesques ! Vive les pastilles de sel !

La ligne franchie je suis interviewé comme si j'étais une star, ça fait du bien à l'égo !

Je dois m'y reprendre à deux fois pour enregistrer mon chrono final affiché sur l'écran : 13h16 !! trois quarts d'heure de mieux que mon record de mai dernier ! Pas de doute ces terres sont bel et bien magiques...ou alors ils mettent quelque chose dans l'eau !

Cette édition des 100 km de Cléder aura donc été légendaire de bout en bout !

Comme dit l'autre : « I'll Be Back ! »
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